Renault Zoe : des nouveautés techniques en pagaille

La Zoe s’annonçait innovante. En la dévoilant, Renault montre que la promesse est tenue grâce à de nombreuses innovations permettant notamment d'améliorer l'autonomie sans augmenter la taille de la batterie et d'ouvrir la voie vers la diffusion de la charge rapide.

Par Benoît Solivellas

  • 4 min

Renault Zoe : des nouveautés techniques en pagaille

Le pari est don tenu. La Zoe devait dépasser les 200 kilomètres d’autonomie, ce sera 210 en fait. Soyons clairs toutefois, il ne s’agit là que d’une autonomie sur cycle normalisé et Renault concède en toute transparence que cette valeur oscillera de 100 km l’hiver à 150 km l’été lors d’une utilisation courante.

Pompe à chaleur
Pour repousser cette autonomie d’environ 30 km comparé aux autres électriques de la marque possédant la même batterie (22 kWh), Renault s’est attaqué au problème du chauffage. Sur une électrique, le système de chauffage de l’habitacle n’utilise pas la chaleur perdue par le moteur comme sur une voiture thermique, mais il fait appel à la batterie et ampute donc l’autonomie. Pour limiter ce poste de consommation électrique, la Zoe fait appel à une pompe à chaleur réversible développé par Valeo.
Son principe est similaire aux systèmes utilisés dans le chauffage domestique et repose sur la circulation d’un fluide frigorigène jouant le rôle de réserve de calories. Lorsque ce fluide est au contact de l’air froid extérieur, ses propriétés physiques lui permettent de s’évaporer même à basse température. Cette vapeur est ensuite comprimée à l’aide d’un compresseur électrique et devient donc chaude. Elle va alors réchauffer le circuit froid de l’habitacle en se condensant à son contact. Ce parcours peut être inversé ce qui permet au fluide de refroidir – et non plus réchauffer – le circuit de l’habitacle pour jouer le rôle de climatisation.

Renault annonce que cette pompe à chaleur restitue environ 2 kW de froid ou 3 kW de chaleur, pour 1 kW d’électricité consommé par le compresseur. Il s’agit là d’une moyenne puisque ce rendement dépend de la température extérieure où sont captées les calories. Sur une pompe à chaleur de même rendement, la chaleur produite par kW est de 2 kW par temps froid et 4 kW avec une température extérieure plus clémente.

Pédale de frein intelligente
Jusqu’ici les électriques de Renault récupéraient de l’énergie lors des décélérations lorsque le conducteur lâchait son pied de l’accélérateur. A cet instant, le moteur électrique se transforme en dynamo, il produit de l’électricité et freine la voiture en agissant comme le frein moteur d’une voiture thermique. Mais dès que la pédale de frein était actionnée, la régénération était désactivée et le freins étaient actionnés.
Sur cette Zoe, la régénération est désormais plus fine puisqu’elle intervient toujours au lâcher de pédale des gaz mais se poursuit aussi lorsque le frein est activé. Si le besoin de freinage est léger, le calculateur laissera uniquement le moteur électrique freiner la voiture, et si la pression sur la pédale se fait plus insistante, les étriers de frein entreront naturellement en action. Ce principe est déjà utilisé sur des hybrides et notamment sur la Toyota Prius. Il permet de conserver une régénération d’énergie lorsque le conducteur n’adopte pas une conduite souple.

Vers une démocratisation de la recharge rapide
L’un des freins à la recharge rapide reste le coût des bornes dédiées. Celles-ci doivent délivrer du courant continu et cet impératif conditionne leur prix élevé, environ 15.000 euros. Pour réduire le montant de cet investissement, Renault a rendu compatible la Zoe avec une borne à charge rapide délivrant du courant alternatif, un équipement qui se monnaie environ 2.000 euros. Le secret s’appelle « Chargeur Caméléon » et réside en fait dans le moteur. Celui-ci est capable de redresser le courant pendant la charge, c’est-à-dire de le faire passer de l’alternatif au continu. La batterie reçoit ainsi du courant continu comme sur une borne couteuse.


Chargeur rapide alternatif

Nouveaux pneus basse consommation
La Zoe est également chaussée de nouveaux pneus à faible résistance au roulement, des Michelin Energy E-V. Ces gommes ont développées conjointement par le constructeur et l’équipementier et elles permettraient de gagner jusqu’à 6 % d’autonomie.

Changement de fournisseur pour les batteries
La batterie Lithium-Ion de la Zoe possède une capacité  identique à celle des Kangoo et Fluence, soit 22 kWh. Renault fait cependant appel à un autre fournisseur que AESC ,la co-entreprise entre Nissan et NEC puisque c’est LG Chem qui fabrique la batterie de la Zoe. Marc Soulas, directeur technique véhicule électrique de Renault, précise que ce choix est une question de disponibilité, AESC n’ayant pas la capacité d’assurer les capacités de production demandée. Pour l’heure, Renault n’a pas encore décidé si la prochaine usine de batterie située à Flins équipera la Zoe.

Un bruit artificiel
La Zoe sera également équipée du système « ZE Voice », un bruit artificiel qui lui permettra de se signaler aux piétons, à faible vitesse. Le conducteur a le choix entre trois sonorités différentes, des sons discrets rappelant ceux d’une turbine. Le système sera actif jusqu’à 30 km/h, au-delà les bruits de frottement sont jugés suffisants pour entendre la voiture. Le système sera également installé sur les trois autres électriques : Twizy, Fluence et Kangoo.


La batterie est logée sous le plancher, un emplacement optimal pour une électrique

Pré-climatisation
Dernière solution pour limiter la consommation électrique du climatiseur, la climatisation programmable de l’habitacle. Lorsque la voiture est en charge, l’utilisateur peut définir l’heure à laquelle il souhaite prendre sa voiture et à quelle température doit être l’air intérieur. Le courant consommé pour cette mise en température n’est donc pas celui de la batterie et c’est autant d’autonomie gagnée.

Connexion

Vous n’avez pas encore de compte ?

Ou se connecter avec

PRODUITS
NEWS
TÉLÉCHARGEMENTS
À PROPOS
SUIVRE CNET FRANCE VIA…