Prix du menteur en politique

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Prix du menteur en politique
2017 (remis en février 2018)
Prix remis
  • Grand vainqueur du Prix
  • Prix spécial du jury
  • Prix « Un certain regard » et autres catégories
Description Prix satirique récompensant les « pires mensonges » des hommes politiques français[1]
Organisateur Thomas Guénolé (2014-2017)
Clément Viktorovitch (depuis 2017)
Pays Drapeau de la France France
Date de création [1]
Site officiel thomas-guenole.fr

Le prix du menteur en politique est un prix satirique récompensant les « pires mensonges » des personnalités politiques françaises, créé par le politologue et militant de gauche Thomas Guénolé le .

Selon le jury du prix, « cette distinction est décernée avec humour pour inciter la classe politique à moins mentir, pour sensibiliser le journalisme politique à l’importance du fact-checking et pour encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique »[2].

Le jury est composé principalement de journalistes politiques spécialisés en fact-checking (vérification par les faits), de droite comme de gauche[1], issus des rédactions des quotidiens, sites d'actualité[1] et radios françaises[3].

Le prix est destiné à être annoncé au début de chaque année, pour les mensonges politiques de l’année précédente. Ainsi, le prix 2014 a été décerné en [4].

Le , Thomas Guénolé annonce que Clément Viktorovitch lui succède à la présidence du jury.

Palmarès 2014[modifier | modifier le code]

Palmarès proclamé en [4].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Jury[modifier | modifier le code]

Présidé par le politologue Thomas Guénolé, le jury 2014 était composé de cinq journalistes : Mélissa Bounoua (Slate), Camille Dahan (RMC), Alexandre Devecchio (« FigaroVox », Le Figaro), Samuel Laurent (« Les Décodeurs », Le Monde) et Cédric Mathiot (« Désintox », Libération)[1].

Palmarès 2015[modifier | modifier le code]

Palmarès proclamé le [7].

Note : Nicolas Sarkozy (Les Républicains), ayant remporté le Prix du menteur politique en 2014, bénéficiait cette année d’un « totem d’immunité »[8].

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • Grand vainqueur du Prix
    • Marine Le Pen, « pour son accumulation d'affirmations fausses sur les migrants (par exemple sur l'ampleur de la vague d'arrivants, sur leur sexe et leurs motivations, sur le faux assaut de migrants contre des pompiers à Calais, par martelage de cette question lors des régionales alors que ce n'est pas une compétence régionale…) ou sur le djihadisme »[9].
  • Prix « Un certain regard » (ex aequo)
    • Claude Bartolone, « pour avoir accusé Valérie Pécresse de défendre "la race blanche" »[11].
    • Pierre Lellouche, « pour avoir réussi l'exploit de produire un "droit de réponse à la bienpensance" aux articles ayant pointé son intox sur les indemnités accordées aux réfugiés... dans lequel il reconnaît avoir dit n'importe quoi »[11]
  • Prix du « Meilleur second rôle féminin »
    • Lydia Guirous, « éphémère porte-parole du parti Les Républicains, pour avoir prétendu que la France est le pays européen qui accueille le plus d'étrangers »[10].
  • Prix du « Meilleur second rôle masculin »
  • Prix du « Meilleur costume »
    • Bernard Cazeneuve, « pour avoir exagéré le nombre de reconduites à la frontière afin d'assurer qu'il est plus ferme que la droite lorsqu'elle était au pouvoir »[11].
  • Prix spécial de l'« Audace statistique »
    • François Hollande, « pour avoir tenté de vanter le "bon bilan" de plus de 3 000 perquisitions sous état d'urgence alors qu'elles ont abouti à... seulement 4 vraies procédures antiterroristes »[12].
  • Prix du « Jeune espoir »
    • Laurent Wauquiez, « pour sa spectaculaire accumulation de mensonges, sur lui-même pour se construire un personnage public globalement factice, et sur de multiples sujets politiques (par exemple sur les relations politiques entre Charles de Gaulle et Guy Mollet) »[14].

Jury[modifier | modifier le code]

Présidé par Thomas Guénolé, le jury 2015 était composé de six journalistes : Mélissa Bounoua (Slate), Alexandre Devecchio (« FigaroVox », Le Figaro), Hugo Domenach (Le Point), Samuel Laurent (« Les Décodeurs », Le Monde), Cédric Mathiot (« Désintox », Libération) et Antoine Krempf (« Le Vrai du faux », France Info)[7].

Palmarès 2016[modifier | modifier le code]

Palmarès proclamé le [3],[15],[16].

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • Grand vainqueur du Prix
    • Robert Ménard, « pour son incroyable constance dans le mensonge lorsqu’il évoque l’immigration »[3].
  • Premier dauphin
    • Manuel Valls, « pour son retournement de veste spectaculaire (49.3, heures supplémentaires défiscalisées) en devenant candidat à la primaire du PS en 2017 »[3].
  • Prix du « Naufrage en politique »
    • Maud Fontenoy « pour avoir prétendu que 12 000 chercheurs français sont partis aux États-Unis faute de pouvoir chercher en France des techniques non polluantes d’extraction du gaz de schiste »[3].
  • Prix du « Jeune espoir » (ex aequo)
    • Nicolas Bay, « pour son accumulation de mensonges sur la réquisition des logements HLM, sur la loi travail et le communautarisme, sur le nombre de postes de policiers créés sous Hollande, pour avoir prétendu que 95 % des dégradations de lieux de culte visaient les chrétiens, sur un supposé « mythe » du réfugié de guerre, sur les peines de prison non exécutées, ou encore sur l'élection de Donald Trump »[16] ;
    • Florian Philippot, pour avoir prétendu notamment « que la France ne peut plus expulser des étrangers délinquants de son territoire (...) que les étrangers en situation irrégulière n’avaient pas droit à une aide médicale avant 2000 (...) que la loi n’accorde aucun droit aux sans-papiers »[16].
  • Prix du meilleur menteur politique à l’étranger

Jury[modifier | modifier le code]

Présidé par Thomas Guénolé, le jury 2016 était composé de huit journalistes : Mélissa Bounoua (Slate), Hélène Decommer (L’Express), Alexandre Devecchio (« FigaroVox », Le Figaro), Hugo Domenach (Le Point), Antoine Krempf (« Le Vrai du faux », France Info), Delphine Legouté (Marianne), Pauline Moullot (« Désintox », Libération) et Estelle Schmitt (France Inter)[3].

Palmarès 2017[modifier | modifier le code]

Palmarès proclamé le [17],[18].

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • Grand vainqueur du Prix
    • François Fillon, pour s'être « illustré par ses innombrables bobards lors d'une élection qui devait être "imperdable" pour sa famille politique. Des mensonges particulièrement nombreux autour de "l'affaire Penelope" : promettre de retirer sa candidature en cas de mise en examen ; se tromper sur les dates d'embauche de son épouse et mentir sur son vrai rôle à ses côtés... ; assumer qu'il a rémunéré ses enfants avocats... qui n'étaient alors qu’étudiants ; assurer, à tort, que les médias ont annoncé le suicide de sa femme[17] ; accuser François Hollande d'avoir monté un complot contre lui, accusations qu'il n'a pas pu étayer pour l'heure »[17].
  • Prix spécial du jury
    • Christophe Castaner, « pour l'ensemble de son œuvre en tant que porte-parole du gouvernement. Il a souvent dû se contorsionner, rivalisant de mauvaise foi pour justifier la parole présidentielle : sur les « fainéants » de Macron ; lorsque Macron souhaite que les salariés de GM&S arrêtent de « foutre le bordel » ; lorsqu'il assure que « tous les salariés » vont connaitre à la fin du mois de janvier « une forte augmentation » de salaire (contre 0,7% dans les faits) »[17].
  • Prix du jeune espoir
    • Gérald Darmanin, car il est « prêt à tout pour défendre la politique du gouvernement, quitte à assurer qu'Emmanuel Macron va offrir "environ un treizième mois par an" à la "très grande majorité des Français". Un calcul qui est faux à la fois sur l'assiette et sur le chiffre »[17] ;
    • une « Mention spéciale » est attribuée à Sibeth Ndiaye (conseillère presse du président de la République), « pour cette déclaration : "J’assume parfaitement de mentir pour protéger le Président" »[17].
  • Prix « Un certain regard » du mensonge le plus absurde
    • Bruno Retailleau, pour avoir « affirmé, au soir du meeting du Trocadéro, le  : "Vous êtes plus de 200 000 !"... alors que la place du Trocadéro ne peut contenir que 60 000 personnes »[17] ;
    • une « Mention spéciale » est attribuée à Jean Lassalle, « candidat malheureux à la présidentielle, pour avoir oublié une mesure présente dans son propre programme »[17].
  • Prix « Jacques Dutronc » du retournement de veste
  • Prix « Une histoire sans fin » du mensonge qui n'en finit pas de faire gloser

Jury[modifier | modifier le code]

Le , Thomas Guénolé annonce qu'en raison de son engagement politique dans le mouvement La France Insoumise, il ne sera plus membre du jury et ne le présidera plus. Il annonce que son confrère le politologue Clément Viktorovitch lui succède comme président du jury du prix[19].

Présidé par Clément Viktorovitch, le jury 2017 était composé de Hugo Domenach (journaliste, Le Point), Raphaël Haddad (universitaire, fondateur de l’agence « Mots-Clés »), Delphine Legouté (journaliste, Marianne), Pauline Moullot (journaliste à « Désintox », Libération) et Claire Sécail (chercheuse CNRS à l'Université Paris-Dauphine)[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une rubrique de fact-checking du journal Libération.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h et i « Nicolas Sarkozy sacré meilleur menteur en politique de l'année », Arthur Berdah pour L'Express.fr - 6 février 2015.
  2. « Sarkozy, un "prix du menteur" pour ses 17 bobards », Juliette Deborde, Baptiste Bouthier, Sarah Bosquet et Cédric Mathiot, Libération.fr, 6 février 2015.
  3. a b c d e f g h i j et k « Robert Ménard remporte le Grand Prix 2016 du "menteur en politique" », Pauline Moullot, Libération.fr, 19 janvier 2017.
  4. a et b « Nicolas Sarkozy remporte le prix du menteur en politique », Hugo Domenach, L'Express.fr, 6 février 2015.
  5. « 17 fois en cure de Désintox », Juliette Deborde, Sarah Bosquet, Baptiste Bouthier et Cédric Mathiot sur le site Liberation.fr - 27 novembre 2014.
  6. « Nicolas Sarkozy lauréat du « prix du menteur en politique » », Le Figaro.fr, 6 février 2015.
  7. a et b « Marine Le Pen, lauréate du prix du menteur en politique », Le Monde.fr, 5 février 2016.
  8. « Marine Le Pen remporte le prix du menteur en politique de l'année », Antoine Krempf, Franceinfo.fr, 5 février 2016.
  9. a et b « Marine Le Pen remporte le prix du menteur en politique de l'année », sur Le Point.fr (consulté le )
  10. a et b « Marine Le Pen remporte le prix du menteur en politique de l'année », sur France info.fr (consulté le )
  11. a b et c Julien Rebucci, « Marine Le Pen remporte enfin une élection : celle du menteur en politique de l'année », sur Les Inrocks.com,
  12. a et b « Marine Le Pen remporte le prix 2015 du mensonge en politique », sur Libération.fr (consulté le )
  13. « Cette distinction politique dont Christian Estrosi se serait bien passé », sur Nice Matin.com, 5 février 2016.
  14. « Prix 2015 du menteur en politique : Wauquiez sacré dans la catégorie "jeune espoir" », sur Lyonmag.com,
  15. Simon Edelson, « Robert Ménard, lauréat 2016 du prix du menteur en politique », sur Le Point.fr (consulté le )
  16. a b et c « Et le Grand prix du menteur politique 2016 est attribué à... Robert Ménard ! », Delphine Legouté, Marianne.net, 19 Janvier 2017.
  17. a b c d e f g h i j k et l « Et le Grand prix du mensonge politique 2017 est attribué à... François Fillon ! », Delphine Legouté, Marianne.net, 1er février 2018.
  18. « Le prix du menteur en politique 2017 récompense François Fillon et annonce la rivalité entre Christophe Castaner et Gérald Darmanin pour le prix 2018 », Michel Abhervé, blogs.alternatives-economiques.fr, 12 février 2018.
  19. « Communiqué de Thomas Guénolé sur le prix annuel du menteur en politique », sur Facebook.com,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles de presse[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Autres prix parodiques

Lien externe[modifier | modifier le code]