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La consommation de viande a ré-augmenté en 2018 en France

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Alors que la consommation de viande était en stagnation voire en baisse depuis plusieurs années, et en dépit des mises en garde scientifiques, elle est repartie à la hausse en 2018 en France.
par Aurélie Delmas et Julien Guillot
publié le 4 avril 2019 à 12h20

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Adieu veau, vache, cochon ? Pas si sûr. Alors que les études et initiatives visant à réduire drastiquement notre consommation de viande, très gourmande en ressources, se multiplient, il semble bien que les Français font de la résistance et continuent à garnir leurs assiettes de barbaque.

La consommation annuelle de viande par habitant est recensée en France de longue date par le ministère de l’Agriculture. Le calcul est effectué en prenant en compte les os et des parties non comestibles des animaux, on parle ainsi d'«équivalent-carcasse» (kgec). En 1970, les 50,5 millions d’habitants avaient acheté chacun en moyenne 30,7 kg de porcs, 30 kilogrammes de bovins et veaux, 12,1 kg de volailles et 3 kg d’ovins ou de caprins. Soit un total de 75,8 kg de viande par personne en un an.

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En 2018, les chiffres sont très sensiblement supérieurs à ceux des années 70 : chaque habitant a consommé 87,5 kg de viande, dont 31,9 kg de porc, 23,1 kg de bovins, 29,7 kg de volailles (estimation), et 2,8 kg d'ovins, d'après les données publiées au mois de février par France AgriMer, établissement affilié au ministère de l'Agriculture.

Si la hausse est assez spectaculaire quand on l’observe sur presque cinquante ans, elle reste assez faible entre 2017 et 2018, surtout portée par la consommation de volaille : +1,3% pour les bovins, +1,1% pour le porc, +6,7% pour la volaille et -1,3% pour les ovins. Cette recrudescence de l’appétit pour la viande pourrait s’expliquer notamment par la restauration hors domicile et les plats préparés.

En revanche, si on regarde sur les deux dernières décennies, la consommation a plutôt baissé, exception faite de la volaille, dont la demande est en hausse quasi constante. En 1998, la consommation de viande atteignait un pic, avec 93,6 kgec par personne.

La conclusion à laquelle arrivait une autre étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, en septembre, s'appuyant sur une enquête d'opinion, va peu ou prou dans le même sens : «Malgré une forte baisse de la consommation de viande en France, et en particulier de viande bovine, l'image de cette dernière demeure très positive», observaient alors les auteurs.

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