Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La famille de Cédric Chouviat, mort à la suite d’un contrôle policier, demande la suspension des quatre policiers impliqués

Après les révélations du « Monde » et « Mediapart », elle demande à Emmanuel Macron d’interdire la clé d’étranglement et le plaquage ventral.

Par 

Publié le 23 juin 2020 à 13h30, modifié le 23 juin 2020 à 16h07

Temps de Lecture 2 min.

Contrôlé par la police le 3 janvier, Cédric Chouviat est mort d'un malaise cardiaque deux jours plus tard.

C’est directement à Emmanuel Macron que la famille de Cédric Chouviat a adressé son message, mêlant incompréhension et colère, mardi 23 juin, lors d’une conférence de presse organisée au lendemain des révélations du Monde et de Mediapart sur les derniers mots prononcés par ce livreur de 43 ans, mort à l’issue d’un contrôle routier sur le quai Branly à Paris le 3 janvier, qui a crié à sept reprises « j’étouffe ». Ses proches ont demandé au président de la République de suspendre les quatre fonctionnaires mis en cause et d’interdire définitivement la clé d’étranglement et le plaquage ventral, les deux techniques policières utilisées ce jour-là.

« Nous lançons un appel au calme », a expliqué en préambule Me William Bourdon, l’un des trois avocats de la famille. « La France ce n’est pas les Etats-Unis mais la France se rapproche des Etats-Unis », a-t-il ajouté, parlant d’une « logique répressive » à l’œuvre au sein des forces de l’ordre. Pour son confrère, Me Arié Alimi, qui a salué le travail « colossal » des juges d’instruction dans ce dossier, ce drame doit provoquer un électrochoc dans l’institution policière : « C’est bien le plaquage ventral et la clé d’étranglement qui ont tué Cédric Chouviat. Aujourd’hui tout le monde sait que ces techniques tuent », a-t-il expliqué, demandant lui aussi leur interdiction. « Combien de morts attendons-nous pour que les techniques policières puissent changer ? » a renchéri Me Vincent Brengarth.

« On ne lui a laissé aucune chance de survie »

Les trois avocats ont également dénoncé « la pression politique lamentable » exercée par les syndicats de police. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner avait annoncé lors d’une conférence de presse, lundi 8 juin, la suppression de la clé d’étranglement. Mais à la suite des tractations avec les organisations, consigne avait été donnée par le directeur général de la police nationale de continuer à utiliser cette technique, en attendant la réflexion sur une méthode de substitution.

Lors de cette conférence de presse, les membres de la famille de Cédric Chouviat – ses parents, ses cinq enfants, sa veuve et sa sœur – se sont succédé au micro. « On est dans une totale incompréhension », a résumé Sofia, l’une des filles du défunt, qui a demandé une réponse « rapide » du chef de l’Etat. « On ne lui a laissé aucune chance de survie, a regretté Christian Chouviat, son père. En gros c’est “crève salopard, parce que ta plaque était sale. Il a crié “j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe, j’étouffe. Mais on y va, on continue. »

A la suite des révélations du Monde et de Mediapart, l’avocat de deux des policiers, Me Laurent-Franck Liénard, a assuré, lundi 22 juin, que ses clients n’avaient pas entendu cet appel à l’aide, au cours de l’interpellation. Cédric Chouviat portait encore son casque de scooter. Ils avaient prodigué par la suite les premiers secours, alors que l’homme faisait un malaise cardiaque. Lors de la conférence de presse, la famille a regretté qu’aucun des policiers n’ait eu un mot de condoléances à leur égard depuis janvier.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.