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Ces lieux qui pourraient disparaître: les Maldives, paradis menacé

L'île paradisiaque de Fonimagoodhoo, ici en 2008 aux Maldives, accueille un hôtel de luxe et est réservée à ses clients. Elle sera un jour submergée par les eaux.

L'île paradisiaque de Fonimagoodhoo, ici en 2008 aux Maldives, accueille un hôtel de luxe et est réservée à ses clients. Elle sera un jour submergée par les eaux. - Michael Hobi - Wikimedia CC

1/5 - Cet été, BFMTV.com vous emmène dans cinq lieux de la planète menacés ou condamnés par le réchauffement climatique. Nous voici aux Maldives: derrière cette carte postale qui appartiendra un jour au passé, le sort de centaines de milliers d'insulaires, dans l'Océan Indien mais aussi dans le Pacifique, confrontés quotidiennement à l'inexorable montée des eaux.

Pour la plupart d'entre nous, il rappelle le poster défraîchi d'une salle d'attente. Au catalogue des tour opérateurs, l'archipel des Maldives est garanti "pieds dans l'eau", et pour cause: situées au sud de l'Inde, dans l'Océan Indien, ses terres culminent à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer, quand 80% émergent à moins d'un mètre au-dessus de l'écume des vagues.

La plupart des 1.200 îles coralliennes de ce paradis en sursis sont inhabitées, mais pour les 350.000 habitants de ce petit pays musulman, le réchauffement climatique est une réalité qui mord le rivage et réduit les terres cultivables en peau de chagrin. Chaque année, le niveau moyen des océans s'élève de plus de 3 mm. Selon les prévisions du Giec - le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le niveau des mers pourrait augmenter d'un mètre d'ici à la fin de ce siècle. A ce rythme, les Maldives pourraient être rayées de la carte d'ici un à deux siècles.

L'année dernière, l'ONU a tenté de sensibiliser l'opinion à cette catastrophe silencieuse: la Journée mondiale de l'environnement - tous les 5 juin - avait pour thème "Elevez votre voix, pas le niveau de la mer". Destinations touristiques mondiales, ces Petits Etats insulaires en développement (PIED) ne peuvent pourtant pas bénéficier de ce porte-voix, et se sont regroupés pour peser davantage dans les négociations internationales sur le climat, comme à la prochaine conférence de Paris Climat 2015.

Les rues de Malé, la capitale des Maldives, inondées peu après le tsunami de 2004. Au rythme de la montée du niveau de la mer, cette vision devient de plus en plus fréquente pour la population.
Les rues de Malé, la capitale des Maldives, inondées peu après le tsunami de 2004. Au rythme de la montée du niveau de la mer, cette vision devient de plus en plus fréquente pour la population. © Oblivious - Wikimedia CC
Le phénomène d'érosion, qui ronge inexorablement les Maldives, est bien visible ici sur la plage d'un hôtel, le 14 juillet 2014.
Le phénomène d'érosion, qui ronge inexorablement les Maldives, est bien visible ici sur la plage d'un hôtel, le 14 juillet 2014. © Paul Munhoven - Wikimedia CC

D'autres îles en péril

Les Maldives sont devenues un emblème, depuis qu'on a pris l'habitude de présenter ses habitants comme les futurs premiers réfugiés climatiques. En réalité, bien d'autres petits pays insulaires sont menacés: au coeur de l'Océan Pacifique, les Kiribati et ses 32 atolls sont eux aussi rongés par la montée des eaux, au point que le président de ce micro-Etat d'Océanie a envisagé dès 2012 le déménagement général de sa population, l'une des plus pauvres du monde.

Anote Tong a alors pris contact avec les îles Fidji, 2.000 km plus au sud, pour offrir à sa population une nouvelle terre d'accueil. Ce serait la première fois qu'un Etat entier doit déménager vers un autre à cause du réchauffement climatique. Aux Maldives comme aux Kiribati, on "expérimente la catastrophe au ralenti", écrit l'auteur Julien Blanc-Gras, qui a publié Paradis (avant liquidation) après s'être rendu aux Kiribati (éd. Au Diable Vauvert). Aujourd'hui, plus d'une trentaine d'îlots des Kiribati ont déjà disparu sous le niveau de l'océan.

L'érosion du littoral liée à l'élévation du niveau de la mer a un impact destructeur sur les villages côtiers et provoque la mort des palmiers à noix de coco, ici au village d'Eita, sur l'atoll de Tarawa, aux Kiribati, en juillet 2008.
L'érosion du littoral liée à l'élévation du niveau de la mer a un impact destructeur sur les villages côtiers et provoque la mort des palmiers à noix de coco, ici au village d'Eita, sur l'atoll de Tarawa, aux Kiribati, en juillet 2008. © Government of Kiribati