(Agence Ecofin) - La réglementation de l’UE sur la fin de l’utilisation de l’huile de palme comme biocarburants d’ici 2030 continue d’agacer la Malaisie. Le pays, second producteur de l’huile, vient d’annoncer qu’il porterait plainte à l’OMC face à ce qu’il estime être un obstacle au libre-échange.
La Malaisie, second producteur d’huile de palme, portera plainte contre l’Union européenne (UE) à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en raison de sa réglementation sur l’oléagineux.
En effet, le bloc économique prévoit de bannir l’utilisation de biocarburants à base d’huile de palme d’ici 2030 en raison des impacts de sa production notamment sur le climat et la biodiversité forestière.
Se confiant à Reuters, Mohd Khairuddin Aman Razali, le ministre des Industries des Plantations et des Produits de base estime que cette démarche est une mesure discriminatoire qui limite le libre-échange des marchandises prôné par l’OMC. Par ailleurs, indique le dirigeant, cette décision de l’UE crée des « restrictions déraisonnables » sur les efforts entrepris par le pays pour améliorer la durabilité de son industrie.
Avec cette annonce, la Malaisie emboîte le pas de l’Indonésie qui a déjà porté plainte contre l’UE en décembre dernier à propos du même sujet en dénonçant une réglementation injuste. Du côté de certaines organisations environnementales, on reste sceptique sur les chances de réussite des actions judiciaires des deux principaux fournisseurs d’huile de palme.
« L’OMC considère que la protection environnementale peut justifier des mesures commerciales restrictives. Or, il existe une multitude de preuves qui montrent que l’huile de palme est liée à la déforestation et à la destruction environnementale », confie à l’Agence Ecofin, Laura Buffet de l’ONG bruxelloise Transport & Environnement.
« La position européenne à l’origine était que les biocarburants issus de l’huile de palme et du soja devraient être écologiques et environnementaux. Si c’était le cas, ils seraient classés comme énergie renouvelable. Mais la réalité, c’est qu’ils représentent une catastrophe pour l’environnement. Pour cela, je crois que l’UE est tout à fait dans son droit en bannissant l’huile de palme de sa liste des biocarburants. À mon avis, une plainte à l’OMC serait perdue d’avance », estime pour sa part Etelle Higonnet, directrice de campagne de l’ONG environnementale Mighty Earth.
Espoir Olodo
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Meknès, Maroc.