Seules les personnes munies d'un billet d'avion pourront accéder à l'aéroport Roissy–Charles-de-Gaulle entre minuit et quatre heures. Les personnes sans domicile fixe ne pourront donc plus se réfugier dans l'aérogare pendant cette partie de la nuit. Elles seraient entre quatre-vingt-dix et cent vingt à dormir dans les terminaux de l'aéroport parisien. Cette décision a pris effet dans la nuit du jeudi 31 mars, qui marque la fin de la trêve hivernale.
Aéroports de Paris (ADP) a expliqué avoir pris cette décision "en concertation avec les autorités de l'Etat", après avoir reçu des plaintes de passagers "qui ne se sentaient pas en sécurité". Le directeur général délégué d'ADP, François Rubichon, avait lui-même déploré, en août lors d'une conférence de presse, la présence en grand nombre de personnes sans domicile fixe dans l'aéroport. "Il y a beaucoup de SDF à Charles-de-Gaulle. Certains ne posent pas de problème, certains sont très agressifs. Il y a encore eu une agression il y a quinze jours de l'un de nos personnels et un passager a lui aussi été agressé ces derniers jours", avait-il alors déclaré.
"Ces personnes connaissent bien les rouages de l'hébergement d'urgence. Ils choisissent d'aller à Roissy pour avoir un peu de tranquillité. L'aéroport est chauffé l'hiver et climatisé l'été. Ils croisent de nombreux voyageurs et sympathisent avec les employés. Certains dorment même près des caméras de surveillance parce qu'ils pensent que s'il leur arrive quelque chose, les policiers interviendront", explique Christophe Pauvel, chef de service à l'association Emmaüs, qui organise des maraudes en journée à Roissy depuis quatre ans. "Cela m'attriste de voir des gens dormir dans ces conditions. Et je peux comprendre que cela pose problème. Mais fermer les accès aux aérogares ne sera une bonne décision que si, derrière, on accorde des places dans des lieux d'hébergement", ajoute-t-il.
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