Un moteur 60 % plus économique
Un moteur qui fonctionne pour 2/3 à l'eau et 1/3 à l'essence : intéressant, non ? Un étudiant du CFPME de Dinant vient de le réaliser.
- Publié le 02-06-2009 à 10h00
Ce qui frappe au premier abord, à l'avant de ce prototype, un tracteur-tondeuse, ce sont les inscriptions sur le réservoir : eau, 60 % ; essence 40 % ! Incroyable ! Un moteur essence qui tourne avec 60 % d'eau. Qui est donc 60 % plus économique.
Jefferson Lamoline, 18 ans, de Sorinne-la-longue, apprenti en dernière année en section garagiste réparateur du CFPME de Dinant, travaillant au garage Quevrin à Durnal, explique que le moteur à eau est connu depuis un certain temps. Les pétroliers, on le comprend, ont déjà payé de grosses sommes pour qu'on ne le standardise pas. On dit même que certaines personnes qui auraient voulu le commercialiser ont disparu...Vrai, faux ? Jefferson, lui, a mis au point ce moteur, d'après informations prises sur internet. « On expliquait en gros et j'ai dû réaliser ce système et le mettre au point en faisant de nombreux essais », explique-t-il.
L'idée de ce moteur serait due à un certain Pantone, un Américain. Des agriculteurs bretons, notamment, l'ont adapté à leurs tracteurs agricoles à moteur diesel et certains services municipaux français l'ont aussi adapté à certains de leurs véhicules.
Moins de pollution et un moteur dopé
Le principe du moteur Pantone, c'est qu'il travaille avec un multi-carburants porté à ébullition dans un réservoir grâce aux gaz d'échappement qui y sont conduits par le biais d'un bulleur. On obtient là ce qu'on peut appeler une micro-raffinerie, puisqu'on y retrouve le même procédé de distillation du pétrole brut utilisé en industrie pétrolière. Les vapeurs d'hydrocarbures et d'eau dégagées par l'ébullition passent dans un réacteur à plasma (plasma = gaz électrifié), appelé aussi réacteur Pantone où se reproduit le principe de l'orage.
La décomposition thermochimique du mélange eau/carburant s'effectue dans ce réacteur. La vaporisation de ce nouveau mélange dans la chambre d'admission crée de l'hydrogène disponible, qui, mélangé au carburant, génère un hydrocarbure à haut rendement.
Voilà l'explication donnée sur internet. Jefferson l'a mise en application. Coût de l'opération : environ 500 €. Sinon, on estime généralement, la transformation à un millier d'euros.
Moins de pollution
Outre que le moteur est dopé par ce système et consomme moins également, il pollue aussi beaucoup moins que les moteurs traditionnels.
Le conseil d'administration du CFPME de Dinant que préside André Gillard a été invité à assister à une démonstration du tracteur de Jefferson. Il est allé de surprise en surprise. Le moteur a démarré du premier coup et il est monté en puissance au fur et à mesure de la démonstration.
Le fer à cheval que Jefferson a posé sous son volant lui a porté bonheur. Fameux travail de fin d'étude que celui de l'apprenti et dont ses professeurs, Marcel Colaux de Dinant, Jean-Marie Keppenne de Waremme, Michel Verny de Wanfercée-Baulet et Alain Broutin de Cul-des-Sarts ne sont pas peu fiers.