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Pantone sur
Mercedes 220d

Contexte de départ :

A l'origine, cette réalisation a débuté en mai dernier, lors de la visite de l'ami Kevin, qui, en voyant la vieille Merco de Didier, s'est exclamé : "On la fait tout de suite !!!"

Faut reconnaitre qu'à l'inverse de la 205, ici, c'est pas la place qui manque.
Le temps de sortir son TIG, et voilà Didier et Kevin en train de réaliser un réacteur et un gros bulleur (du genre de ceux qu'on voit sur les tracteurs...)

Cette Mercedes de 1972 est en fait équipée d'un moteur de 240D qui a maintenant plus de 740 000 km (oui, vous lisez bien !).
Didier l'avait refait à neuf il y a une dizaine d'années, mais après 740 000 bornes, il est bien fatigué (niveau segmentation...) et fume bien noir, du genre insupportable lorsqu'on roule derrière.

On a procédé au classique test de fumée (sur un tissus blanc qui ne l'est pas resté longtemps !) .  Ca peut se voir  (la merco, Kevin, Didier, et la fumée) sur cette petite vidéo

La conception préconisée à l'origine par Kevin est donc un simple réacteur à un tube, avec 4 piquages directs sur la pipe d'admission, génération de vapeur par bulleur réchauffé par un piquage sur les gaz d 'échappement...(les gaz d'échappement poussent dans le bulleur, et le réacteur aspire par la sortie - montage "push-pull" en quelque sorte).

Tout le monde sait ce que je pense des bulleurs, mais j'ai laissé faire Kevin à son idée, et lorsque le montage à été terminé par Didier, il y a un mois environ, ce fut pour se rendre compte que le bulleur bullait bien, mais de l'eau trop froide, et qu'il fallait vraiment faire tirer la voiture pour pouvoir espérer produire de la vapeur (uniquement grands trajets...)

Le défaut du bulleur est encore apparût à cette reprise, à savoir son inertie thermique et son temps de montée en température bien trop grand...
Et face au fonctionnement excellent du GVI ver 2 sur la 205, Didier m'a demandé si on pourrait pas des fois par hasard éventuellement en monter un sur sa magnifique merco...qu'à celà ne tienne, et c'est partit pour une session GV sur merco !

Pour le principe, rien de bien nouveau, allez voir sur la page GV de la réalisation 205, le principe est identique.
Nous avons repris le dessin du GVI ver.2 en en modifiant les dimensions pour tenir compte des différences entre le moteur 2,4 l de la merco et le moteur 1,7l de la 205...
La surface d'échange de la version 205 est de 231 cm²...et l'observation des températures en roulant m'a permis de constater qu'elle était un peu trop généreuse (j'ai eu des crêtes ou je dépassais allègrement les 100°C).  J'ai estimé à une vingtaine de pourcent l'excès.
D'autre part, le ratio des cylindrées entre les deux moteurs est d'environ 0,7, soit 30%
Donc, j'arrive à une réduction totale de 50 % , soit une surface d'échange de 115 cm².  On utilise du tube de 16/18 en intérieur et 20/22 en extérieur, ce qui conduit à une longueur de 115/ (Pi * (1,6 + 2,2) = 9,6 cm arrondit à 10 cm.

Pour ceux que ce calcul interroge, la montée en température du GV est proportionnelle à sa surface d'échange, si la cylindrée du moteur augmente, le flux d'échappement augmente aussi (pour un régime et une température donnée), c'est à dire que le volume gazeux réchauffeur passant sur l'échangeur par unité de temps est plus grand, cédant plus de calories, et se traduisant par une courbe de montée en température plus raide. Il y a donc une simple règle de trois à faire, pour avoir les nouvelles dimensions...truc que d'autres expérimentateurs pourront utiliser pour calculer un GV pour leur cas particulier...

Je n'ai pas le temps de vous faire des abaques pour les dimensions du GV, mais comme je suis bonne pate, je vous soumet cette
formule empirique qui devrait vous aider à les calculer en fonction de la cylindrée de votre moteur pour des tubes intérieur de 16/18 mm et extérieur de 20/22mm:
L=240/C  avec L  la longueur des tubes en mm et C la cylindrée du moteur en litres. Pour un moteur essence, il faudra appliquer un coefficient 1,25 (c'est à dire diviser le résultat par 1,25), car les gaz d'échappement sont plus chauds...
Cette formule sera sans doute améliorée par la suite, mais permet à priori de tomber, pour les cylindrées usuelles dans les bonnes valeur de température pour la vapeur.

Passons aux photos de cette construction, avec les données de départ dont on doit tenir compte, à savoir la ligne d'échappement "in situ", pour définir le placement des différents éléments, c'est pas la place qui manque, par ici !


Vue globale de cette section de la ligne d'échappement sur laquelle on va intervenir, on repère au marqueur les points d'entrée et de sortie du GV, ainsi que la ligne de niveau constant :


Et voici ce bout de ligne démonté:



Du coup, on peut passer à la réalisation de l'échangeur annulaire, voici une vue des morceaux de cuivres préparés pour ce futur GV :


Vérification du montage, ça rentre...



Les raccords sont brasés, ne reste plus que les brasures d'extrémité à réaliser...


Et voilà l'assemblage de l'échangeur annulaire terminé


Et voilà la bête posée dans le tube d'échappement, comme c'est en bout, pas besoin de faire la grosse découpe comme sur la 205, juste deux petit trous et voilà. On peut voir la cuve à niveau constant (purgeur de chauffage reconditionné...) et le tube de départ vapeur, cet ensemble est prêt pour la pose...





Et voici tous les éléments prêts pour la pose...



Et voilà l'ensemble reposé, ça va tout seul !


Et enfin une petite vue de dessus, ou on aperçoit le reste du montage (l'avant de l'auto est à droite )




Vue par l'avant,détail des connexions arrivée d'air et vapeur, on est dans la configuration idéale, avec le réacteur qui part sur la sortie collecteur d'échappement, le branchement admission à 5 cm, assurant une dépression optimale en entrée du réacteur :


Et enfin, une vue sur le piquage d'arrivée d'air sur le filtre à air :


Et Didier, fatigué mais content du résultat de l'opération !



Réalisation du réacteur

J'ai pu récupérer des photos de la réalisation de ce proto, vous allez donc pouvoir en savoir plus la dessus.


Pour la fabrication du réacteur, c'est ici :

Pour le picquage d'admission, c'est :



Conclusion provisoire :

La réalisation d'un GV est bien plus rapide qu'un bulleur, demande considérablement moins d'énergie grise et de matière première.
Les premiers essais on été concluant, nous avons posé une sonde de température sur le durit de vapeur, non loin de l'entrée du réacteur, et la mesure nous a permis de constater une montée très rapide autour de 90/95°C, avec un effet immédiat indéniable sur le gaz d'échappement (qualifié par Didier d'hallucinant !).
Le moteur fume beaucoup moins qu'avant, et les choses ne pourront aller qu'en s'améliorant, avec les km...
Pour ce qui est de la consommation, voici les derniers tests que nous avons effectués :

Un premier point conso à été fait le 11/10/06 sur trajet route -montagne, plaine et ville- pour 300 km, et une conso de 8 litres/100, soit déjà 20% de reduction par rapport au 10l/100 avant transformation.

Le 29/11/06, avec les mêmes conditions de roulage que le test précédent, replein avec 46 litres consommés pour 595 km, soit une moyenne de 7,7 l/100
Mais il y a eu un problème sur le tube d'alimentation d'eau qui fait que la voiture a fait au moins 100 km sans eau.
Prenons 100 km (hypothèse la plus défavorable), ils ont donc consommé environ 10 l, ce qui laisse 46-10=36 litres pour les 595-100=495 km parcourus avec le pantone actif.
Ce qui donne 36*100/495 = 7,27l/100  soit un réduction de 27,3%

Le 7/12/06, Nous avons procédé à un test sur autoroute. Nous avons fait un trajet aller/retour sur St Etienne, Didier est donc passé me prendre, et nous avons fait un premier plein à la première station sur l'autoroute. Nous avons mis 9.79 litres pour 152 km, ce qui fait une moyenne globale de 6,4 l/100..
Sur ces 152 km, il y a 107 km de route et 45 km d'autoroute, soit, si on considère la conso sur route à 7,27 un volume consommé de 7,78 litres, que je retranche aux 9,79 l, ce qui laisse 2,01 l, soit un résultat en première estimation (45 km, c'est pas beaucoup) de 4,47 l/100 sur autoroute, soit une réduction de plus de 36% !!

Puis nous avons donc roulé sur l'autoroute, et rejoint Roanne, où nous avons refait le plein, pour une distance totale de 195 km.
Nous avons mis 8,46 litres, soit une moyenne brute de 4,3 l/100.
Sur ce trajet, nous avons fait 168 km d'autoroute à 110 km/h de vitesse moyenne, et 27 km sur route à 80 km/h de moyenne.
27 km à raison de 7,27l/100 cela représente 1,96 l, que je déduit des 8,46 l, soit 6,5 l pour les 168 km d'autoroute.
6,5*100/168= 3,87 l/100 soit une réduction de 44,7% par rapport aux 7l/100 de conso d'origine !

Ces premiers tests représentent un peu moins de mille kilomètres, nous sommes dans la phase de "rodage" du proto, on sent néanmoins les perfs s'améliorer au fur et à mesure qu'on roule.
Nous avons prévus de faire un grand trajet sur autoroute pour obtenir une meilleure précision sur cette conso, en plus des passages au banc d'analyse vibratoire, puis au banc de puissance (couple-conso-analyse des gaz d'éch.) avant Noël...

Pour ce qui est des sensations de conduite, elles sont au rendez vous, souplesse et couple, il faut effleurer la pédale d'accélérateur.
Lorsque, en pleine vitesse, on débraye, pédale d'accélérateur au repos, on entend le moteur qui monte dans les tours, puis se restabilise en une ou deux seconde. Signe que le réacteur accroche bien!
En montée, le moteur prend des tours, en enfonçant pratiquement pas le champignon, on a gagné un rapport dans les côtes, suivant les cas seconde pour troisième ou troisième pour quatrième, il y a donc un gain de couple énorme- compte tenu de l'état de la segmentation !

Pour ce qui concerne la pollution, Didier a passé la merco ce matin au contrôle technique. N
ormallement, ces modèles anciens sont exemptés de contrôle antipollution, car cette génération de moteur était pratiquement "hors côte" , même neuf.
Le gars du CT lui à dis que ces modèles, neufs, crachaient entre 2 et 3 m-1, ce qui commence à bien puer.

Il a donc, à la demande de Didier, procédé au test d'opacité.
En laissant tourner 10mn le moteur au ralentit, il avait 3,5m-1, et Didier à constaté que le GV ne donnait pas grand chose.

Au bout de ce laps de temps, il a monté le moteur dans les tours, et instantannément, ils ont vu la mesure baisser pour se stabiliser autour de 1,7 m-1 !
Le mec n'en revenais pas, et il a confirmé à Didier que s'il n'avait pas ces remontées d'huile, il serait autour de zero Shocked, et qu'avec ce résultat, il était meilleur que les perfs d'origine pour ce genre de moteur !
Je vais devancer certaines questions qui ne manqueront pas de se poser, nous n'avons pas la valeur avant pantone,  pour la bonne raison que cette voiture ne pouvait plus rouler en l'état, il y avait de nombreux travaux de mécanique et de carosserie pour qu'elle puisse sortir. Au passage, Didier a procédé à une véritable restauration de cette "mamie".
Tout ça pour dire que les seul tests réalisés avant, c'était un mouchoir bien noir, que vous avez sur la vidéo, et le souvenir de l'irrespirable fumée qui sortait, même chaude au ralentit. Je ne parle même pas du panache bien noir qui accompagnait une accélération. A vu de nez, l'opacimètre aurait mesuré une valeur comprise entre 7 et 10 m-1.
Donc, même si elle n'est pas quantifiable, la réduction de pollution est considérable. Et ça, c'est bon pour la planète, si l'on considère le nombre de bagnoles équipées de ce genre de moteur, qui polluent surtout les pays"du sud", comme on dit pudiquement.

Ces résultats nous permettent de valider définitivement le GVI, comme alternative aux bulleurs, carburateur et autres systèmes de production plus ou moins exotiques. Sa simplicité de mise en oeuvre n'est plus a démontrer.

L'autre point important que nous permet de deduire cette manip. à un seul réacteur, c'est que  les conditions idéales pour lui sont les haut régimes (trajet à grande vitesse).
Nous en déduisons que le dépression à un rôle très important, car ici, à la différence de la 205, il y a un papillon sur l'entrée du collecteur, actionné par une tringlerie prise sur la commande d'accélération. Ce papillon est presque fermé au ralentit, et s'ouvre progressivement à mesure qu'on accélère.
L'heureux effet, c'est que "naturellement", ce dispositif force l'aspiration vers le réacteur aux bas régimes, ce qui lui ouvre une plage plus grande de fonctionnement.
C'est pourquoi j'en viens à considérer la restriction de l'admission par volet comme la solution la plus élégante, en terme d'automatisation, puisqu'il il suffit d'agir sur la tringlerie pour chercher le réglage "fermé" et "ouvert" idéal pour forcer l'aspiration au travers des réacteurs en fonction de l'appui sur la pédale d'accélérateur.

Les choses commencent à s'éclaircir sérieusement concernant le dessin de l'ensemble réacteur/gv, à mesure que nous avançons, que les résultats se précisent, ainsi que les perspectives pour la création de notre BE en dur, où nous pourrons avancer considérablement plus vite et efficacement que maintenant...


Point au 15 Janvier 2007 ici

Point au 2 Mars 2007 ici

Point au 20 Mars 2007 ici

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